Chroniques (façon) poétiques en Terre (que l'on se rend, si l'on veut) hospitalières, épisode 84

En direct de Brisbane, où j'ai posé mes valises (nombreuses!) le temps d'une escale. Après la famille, avant le road-trip en solo, arrrêt dans un hôtel de backpacker de la belle cité ensoleillée. Laisser le temps aux idées, aux émotions de se poser, recharger le corps et le coeur.

Et, bien sûr, tenter de satisfaire l'appétit de mes lecteurs (que j'espère toujours grand ouvert).

 

Partir

 

Parfois vaut mieux partir.

Non qu'tu le veuilles vraiment,

Mais tu sens qu'il est temps.

 

Tu veux pas faire souffrir

Ceux qui sont autour de toi,

Non, loin d'là,

Tu les aimes,

C'est pas ça le problème ;

Mais tu peux plus t'mentir :

Rester n'a pas l'effet escompté,

Ce s'rait même tout l'opposé.

 

Alors partir.

Le temps d'un soupir

Et... Allons !

Laissons

Le sourire à ceux qui l'ont,

Fuyons

Vers de nouveaux horizons.

 

Partir.

Souffrir, s'ouvrir & puis enfin sourire,

S'épanouir.

Partir pour mieux revenir ;

Partir

Pour laisser une chance à l'Avenir...

 

***

 

Arriver

 

Partir... Et puis arriver.

Tout recommencer,

Dans une nouvelle cité.

 

Nouvelles têtes, nouveaux lieux,

Nouvelles énergies...

Et tout pour le mieux.

Retrouver l'envie,

L'envie d'avoir envie,

La gratitude d'être en vie,

& La volonté que ça dure

Jusqu'à ce qu'on soit vieux :

L'Aventure!

 

Présentement, arrivée : Brisbane.

Trouver un van

- Au moins chercher.

S'essayer à la conduite :

Même pas peur !

Enfin... Pas trop vite,

Quand même!

 

Trouver aussi, au détour d'une balade,

Un magasin bio,

Où faire le plein de noix, végétaux,

& Autres mets savoureux

Certes plus onéreux,

Mais de grande qualité...

Il faut savoir ce que l'on veut,

Et désormais je sais :

Le mieux.

Aussi, dans la mesure de ce que je peux,

Je suis heureuse de payer

Pour me construire & construire la Terre

Telle que je la rêve, je l'espère...

 

Rentrer, discuter avec d'autres voyageurs...

Apprécier. Laisser son coeur

S'ouvrir

À la beauté du présent,

Son esprit fleurir

Des rêves d'Avenir.

Rêves de si longtemps

Enfin réalisés :

D'escapades en escapades,

Chaque jour comme une fête.

Sans horaires de bureau,

Trajets en métro,

Enfants à mettre au dodo ;

Sans courses aux supermarchés,

Le samedi quand c'est bondé,

Sans collègues pour nous prendre la tête,

Sans penser à la retraite...

Une vie de bohème...

 

 

Irresponsable, inconscient?

Peut-être. ... Et alors?

C'est comme ça que je suis,

Comme ça que ça vibre dans mon corps

& Mon esprit.

C'est comme ça que je vis,

En écrivant à tous les vents,

De l'un à l'autre des continents.

 

C'est vrai, je ne sais pas si ça durera,

Si je pourrai

(Continuer),

Je ne sais pas,

Quand je s'rai vieille c'qu'il adviendra....

Mais en revanche je sais,

Je sens au plus profond de moi,

Que si je ne le fais pas,

Je n'arriverai pas jusque là.

La vieillesse.

Je tiendrai pas jusque là

Si aujourd'hui, j'réponds pas à mes promesses.

 

Alors : Allons!

On n'est pas sûrs,

C'est vrai, - Mais qui l'est?

Essayons!

& On verra après.

 

L'Aventure.

Elle m'a prise, moussaillon,

Sur son navire indompté,

Trois mâts nommé Liberté ;

& C'est trop tard désormais,

Pour une autre vie envisager :

Si elle m'a prise sans demander,

Je me suis éprise sans tarder.

 

Plus qu'une chose désormais ne va compter

(comme l'a dit St John Perse en son temps) :

"S'en aller, s'en aller!

Parole de vivant."