Chroniques (façon) poético-logistico-gourmandes en Terre (que l'on se rend, si l'on veut) hospitalière, épisode 97

Hi,


Alors que les sous commencent à rentrer

Après plus d'un mois pendant l'quel mon porte-monnaie

A plutôt eu tendance à se vider,

Alors que j'devrais être rassurée,

J'me mets à m'interroger.

En fait, non, pour être honnête

Ca fait longtemps que cette question

- Le voyage et l'argent, l'argent et le voyage,

Le choix des options,

Les imprudents et les sages,

Les avares et les généreux,

La différence entre les deux ;

Bref, ça fait longtemps que cette question

Me trotte dans la tête.

J'crois juste que jusqu'ici, apeurée de c'que j'pourrai voir

J'osais pas regarder vraiment dans le miroir.

Mais aujourd'hui j'sais qu'j'peux plus l'éviter :

Aussi laid que soit le reflet,

Il est temps d'l'affronter.

J'le sens qui m'colle à la peau,

M'entraîne vers le fond des eaux...

Faut l'affronter

Si j'veux pas le laisser m'couler.

... Vous m'suivez?


Ali B'Avare


L'argent en voyage.

Donner, recevoir.

Quand est-ce que c'est sage,

Quand est-ce que c'est avare?

En c'domaine ce n'est pas rare

Que j'me d'mande en quel pays je suis,

Est-ce que la frontière j'ai franchi.


Moins cigale que fourrmi,

J'ai plus de mal à dépenser

Qu'à faire des économies

- Parfois dans l'excès.

Prendre, prendre, amasser,

Comme si j'avais faim,

Comme si j'étais dans l'besoin

- Et jamais reverser.


C'est pas l'cas, bien sûr,

Mais comme ce que l'on croit se crée,

J'me retrouve à mendier.

Pas dans la rue ni sur les d'vantures

Des supermarchés, j'ai largement d'quoi manger ;

Non, mais dans d'autres domaines

J'me retrouve à la peine.


Pourtant j'pourrrais être reine

Si je voulais...

Pourquoi alors "jouer la pauvreté"?

Pourquoi s'enfermer, s'limiter,

Comme si avoir de l'argent,

En profiter, c'était indécent?

Sans l'jeter par les f'nêtres,

Tout flamber dans l'paraître,

Juste, s'en servir pour Être.

Pourquoi compter chaque centime,

Se placeer en victime,

Rogner toujours, sur tout,

À en devenir fou...

Alors qu'on a le choix?!

Parce que j'sais bien qu'certains l'ont pas,

Que si j'suis née dans l'abondance,

Tous n'ont pas cette chance.


... Ca serait ça, la clé?

Culpabilité?

Mais alors : Foutaises !

Raison d'plus pour donner !

Puisque t'es à ton aise,

Arrête d'épargner, anxieuse fourmi,

Fais circuler... Vis!


L'argent, tel qu'il est aujourd'hui,

C'est qu'du papier imprimé.

Mais derrière, c'est aussi d'l'énergie.

Si tu l'enfermes à double tour,

Elle étouffe et se meurt ;

Si tu la partages avec coeur,

De partout, plus grande encore elle accourt.


Donne, n'aie pas peur.

On a besoin de moins qu'on ne croit,

Et plus on voyage léger, plus on va loin :

Tu n'as besoin que de toi.

Car si aujourd'hui, tu tends la main,

Un autre t'aidera lorsque tu en auras besoin.

Donne, n'aie pas peur :

Tu n'as besoin que de ton coeur.


Du coup... J'donne au glacier. Une fois – ou deux, ou trois... Avec lui j'développe ma générosité! Haha. J'commence par là parce que la glacee, c'est mon dada. C'est comme le chocolat, rien ne vaut ça. Alors imaginez quand il s'agit d'un sorbet au chocolat... Je fonds, instantanément, totalement, volontairement : je jouis dans l'abandon! D'ailleurs, y'a un an, jour pour jour, je l'écrivais déjà (comme vous pourrez le lire un peu plus bas). Aujourd'hui, c'est plus Macron, Le Pen, la course à l'Elysée, mais Macron, Trump, l'accord sur le nucléaire iranien & l'aide qu'on accorde aux syriens... C'est différent et pareil en même temps, je ne change donc pas de tactique : quand le monde est givré, j'opte pour la crème glacée !


Givrés?


Pour encore plus d'une semaine,

On ne va entendre parler

Que de Macron, Le Pen,

Le chômage, les immigrés,

Et tout c'qui peut s'apparenter,

De près ou de loin, à la politique.


Dans c'contexte, j'opte pour la critique...

Culinaire, option glacier !

Caramel, chocolat, praliné,

Mangue, framboise, café...

Ne font pas la course à l'Elysée,

Pourtant, bien plus sûrement que les hommes

Ils ont gagné mon palais.


J'vous laisse l'Allemagne, le Brexit, le traité de Rome,

J'prends le fondant, l'émotion, les arômes.

J'vous laisse vous bastonner,

J'prends un bâtonnet

(Même si, à la vérité,

J'suis plutôt coupe que cornet).


Les deux sont givrés,

Les deux fondront

Comme neige au soleil...

À choisir, je prends ce qui m'émerveille

Plutôt que ce qui m'fait péter les plombs.

La crise de foi

C'est déjà fait,

J'préfère la crise de foie :

Si j'en ai une, c'est qu'au moins, avant,

J'me serais régalée...

A-t-on déjà vu ça pour le président?


Bref... J'vous laisse les sauveurs,

J'prends les saveurs :

Sorbets, crèmes glacées,

Quand arrive l'été,

Y'a que ça de vrai.